mardi 1 janvier 2013

Putter experience...



C’est dans la brume matinale, au sein d’une zone artisanale discrète proche des terrils, témoins du passé industriel de la région Rhône Alpes que se présente devant moi la façade blanche de la manufacture des putters ValGrine.

Les deux portes s’ouvrent devant moi, et j’observe. Des hommes vêtus de gris, de polos et de gants blancs manipulent les petites merveilles que sont les putters réalisés par les artisans de cet atelier.

Sur ma gauche, une salle de contrôle où sont évaluées et testées les pièces terminées, un homme s’affaire à vérifier à la loupe chaque détail d’un putter, il enchaîne tests et vérifications sous différentes perspectives, sous différentes lumières, l’objet est passé au crible !

On m’autorise à visiter, mais non sans respecter un protocole très discipliné, me voilà coiffée d’une charlotte et affublée d’un masque et de lunettes, je passe une blouse et enfile des sur chaussures, un peu plus et je me croirais dans un bloc opératoire! Loin de moi l’idée que je me faisais d’une manufacture, mon environnement respire la modernité, la propreté étincelante et la précision. Le responsable examine et scrute toujours dans les moindres détails cette pièce, il la retourne,  la caresse. « C’est une commande spéciale », me dit-il, à destination d’un asiatique fortuné, mais il refuse dans un sourire de m’en dire plus, et retourne à son inspection.

J’ai peine à croire que cette usine ressemble à s’y méprendre à un atelier d’horlogerie, le luxe y côtoie la technologie, la quinzaine d’artisans semble suspendue hors du temps, aspirés dans la tâche appliquée de la réalisation d’une pièce d’exception. « Rien n’est trop beau, rien n’est trop onéreux » m’explique Grégory Moreau, chef d’entreprise dynamique qui donne accès à l’inaccessible.
Nous sortons de la quiétude de la salle blanche, pour continuer la visite. Des couleurs, des bruits, des odeurs, je voyage d’univers en univers. Les machines défilent sous mes yeux, des fours de polymérisation sous vide, des vernis et des étincelles, des tresses de carbone, du fil de lin, du cuir, des lampes UV, une salle de séchage en hydrométrique régulé ... Et pourtant ces hommes ne me livreront pas leurs  secrets, ni leur savoir-faire, gardés jalousement et transmis seulement à leurs apprentis. C’est ce gout du secret et de l’héritage qui rend leurs créations si singulières.

Les quelques explications qu’ils acceptent de me livrer sont scientifiques et méthodiques, je ne saisissais pas jusqu’alors le précieux de la poussière de météorite, ni pourquoi elle est si chère aux yeux de ces artistes de détail !

Chacune des étapes de cette création est longue et incroyablement maîtrisée, il faut plus de trois mois pour réaliser un seul putter ValGrine, contre une poignée de secondes pour ceux de la grande distribution.

Ma visite s’achève par une poignée de main chaleureuse, me revoilà plongée dans le monde réel, en dehors de la bulle de luxe et de précision que m’a offert cette visite, et quelle visite !

Cheers,

F.






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