Dans le top 100 des spiritueux « premium » (autrement dit haut-de-gamme) compilé par le magazine de référence « Impact », on trouve sept marques produite dans la spirit valley en Charente (France). Il ne s'agit pas ici du volume, mais de la valeur générée en bout de chaîne. La vodka Cîroc se propulse directement au 49e rang dans le classement paru en mars 2012, correspondant aux ventes sur l'année civile 2011.
Cîroc, estampillée « Spirit Valley »Cîroc constitue un modèle des réussites que peut couver la « Spirit Valley », concept désignant l'addition des savoir-faire dans la filière des spiritueux qui se concentre dans la région de Cognac. Cette vodka a été enfantée par EWG Spirits & Wine, une PME merpinoise spécialisée dans le lancement de nouveaux produits. En 2001, elle a été livrée clé en main au géant Diageo.
Après quelques années à progresser gentiment autour de 100 000 caisses, essentiellement sur le marché américain, elle a bénéficié de l'implication du rappeur P. Diddy à partir de 2006. L'artiste devait empocher 50 % des bénéfices, un peu moins maintenant, mais il doit lui en rester pas mal tant l'ascension a été exponentielle. Selon le magazine « Impact », Cîroc écoulait 400 000 caisses en 2009, 900 000 en 2011 et 1,5 million en 2011.
Le chiffre d'affaires d'EWG Spirits & Wine, qui conserve la fabrication à sa charge, profite à plein de cet essor, ainsi que celui des produits « maison » comme le gin G'Vine. Il est passé de 30 millions à 40 millions d'euros entre le 30 septembre 2011 et le 30 septembre 2012. Au royaume du cognac, ses dirigeants se gardent de fanfaronner. Contactés, ils n'ont pas souhaité commenter ces résultats flatteurs.
Jean-Sébastien et Jean-Jacques Robicquet, qui gèrent la destinée d'EWG, cultivent la même discrétion que Grey Goose, une autre vodka dont l'usine d'embouteillage s'étend à l'entrée de Cognac. La marque appartenant à Bacardi se classe, comme en 2008, au 11e rang, mais avec une légère progression de 3,6 à 3,8 millions de caisses (1), pour un chiffre d'affaires d'1,365 milliard de dollars.
Dans une catégorie des « premium » en progression, les grandes maisons de cognac conservent leur rang. Le 3e, pour Hennessy, avec 2,765 milliards de dollars et 4,9 millions de caisses en 2011 selon « Impact ». Le 15e, pour Rémy-Martin (1,2 milliard pour 2,1 millions de caisses). Le 26e, pour Martell (845 millions pour 1,9 millionsde caisses). Et le 44e, pour Courvoisier (575 millions pour 1,3 million de caisses).
Une liqueur à base de cognac, Grand Marnier, garde sa place dans ce classement. Avec des ventes stabilisées autour d'1,3 million de caisses, pour un chiffre d'affaires de 370 millions de dollars en 2011, l'élixir de Marnier-Lapostolle glisse cependant de la 61e place dans le numéro de mars 2008, à la 80e dans celui de mars 2012.
Ces chiffres restent à pondérer. Les grands groupes sont avares de chiffres, et « Impact » recompose son tableau en croisant les sources. Le classement se limite au haut-de-gamme, sans inclure des alcools locaux comme le baijiu chinois, qui flirte avec 1,3 milliard de caisses selon un autre magazine, « IWSR ».
C'est avec ces mêmes précautions que l'on peut observer que les joyaux des Charentes n'ont pas à rougir en termes de volume. Selon un autre palmarès établi par « Impact » en février 2012 sur ce critère, Hennessy se classe 16e des spiritueux « premium », Grey Goose 24e, Rémy-Martin 50e, Martell 60e, Cîroc 70e, Courvoisier 77e, et Grand Marnier 78e.
S'il ne faut bien évidemment pas abuser de ces boissons, la consommation de ces chiffres, elle, est excellente pour la santé de l'économie française.
(1) Une caisse compte 12 bouteilles, soit neuf litres.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire