[ LIRE ] Avec un bouquet et une longueur en bouche à faire pâlir bien des piscos, des rakias (ou bien même des eaux-de-vie viniques issus de fermentations solides et distillées avec des alambics vapeur: grappas et marcs) l'eau de vie de vin de la zone d’appellation cognac dès sa sortie de l'alambic présente un intérêt organoleptique indéniable pour l'amateur averti. Les coeurs de chauffe de l'appellation cognac, connus sous la terminologie "eau-de-vie double zéro" par les initiés (comprenez non-vieillis) n'ont également pas a redouter les plus belles eaux de vie de fruits. Au nez c'est tout un florilège de poire william, de pomme verte et d'amande fraiche qui laisse sans voix. Jamais je ne m'en lasserai. Pourtant l'appellation cognac s'interdit formellement de commercialiser ces belles eau-de-vie avant vieillissement (sans le maquillage du bois de la barrique)? Pourquoi ? et surtout jusqu'à quand ? Car il semblerait que derrières les comptoirs certains signaux faibles émanant de la clientèle CHR (bars & restaurants), mais également en Cave, tendent à inciter collectivement à une remise en cause de ce paragraphe restrictif du décret d'appellation pour une ouverture (dans la même lignée que l'acceptation de la mention d'âge extensive XXO) qui permettrait de donner de nouvelles perspectives au roi des brandies sur les marchés matures d'Europe de l'Ouest sur fond de logique éthique / gustative / historique / pédagogique et économique.
CE QUE DIT LA RÈGLEMENTATION.
Publié
le 10 janvier 2015, le Décret de 2015-10 avait instauré officiellement
une couleur minimale pour l'obtention de l'appelation Cognac. Mais
pourquoi faire ? En 2020 en pleine révolution "du nature", se pose la
question de l'opportunité d'une révision de cette réglementation
restrictive pour ouvrir la porte à ce que le cognac est intrinsèquement à
la sortie de l'alambic avant le passage en barrique : Une eau-de-vie de
vin clair et limpide que de l'eau de roche.
Le cahier des charges modifié de l'appellation d'origine contrôlée « Cognac » ou « Eau-de-vie de Cognac » ou « Eau-de-vie des Charentes » homologué par le décret n° 2015-10 du 7 janvier 2015 (JORF du 9 janvier) a été publié au Bulletin Officiel (BO AGRI) du 15 janvier 2015 :
Que dit ce texte ? Il définit une couleur minimale basée sur la déviation optique de la lumière au travers du produit. Ainsi la couleur doit correspondre à une absorbance minimale à 420 nm* de 0.1 pour un trajet optique de 10 mm. Soit l'échantillon tout à droite sur la photo ci-dessous. Cette modification du décret est venue arbitrer des discussions sur le bien fondé de l'utilisation du mot cognac pour définir Antartica de Godet ou de l'amalgame qui pouvait résulter de la commercialisation "V" de par la maison de cognac Rémy-Martin. D'autres inititiative ont émergées dans le cadre règlementaire : BOURGOIN RAISIN,
REMISE EN CAUSE EN 2020.
À l'heure où les vins natures tiennent la dragée haute aux grands crus classés sur le marché français et où les initiatives de microdistillerie commencent à se structurer pour mieux se faire entendre et aposer leur vision artisanale face à la monopolistique croissante des grands groupe sur le marché ON et OFF TRADE (Manifeste de la Gnôle Naturelle) ne serait il pas opportun de réviser ce texte en permettant au cognac de s'exprimer dans son plus pur appareil ? La question serait : Pourquoi limiter l'utilisation de l'appellation cognac aux eau-de-vie nouvelles qui par définition sont historiquement à la base de cette appellation ?
1) LÉGITIMITÉ HISTORIQUE PROPRE À L'APPELLATION.
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2) LA PLUE-VALUE ORGANOLEPTIQUE DONNANT DE LA LISIBILITÉ A LA NOTION DE CRUS.
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3) ÉDUCATION, UNE MENTION D'ÂGE PÉDAGOGIQUE PROPICE À LA COMPRÉHENSION DE LA CATÉGORIE COGNAC.
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4) L'ÉTHIQUE DU MOUVEMENT NATURE, ASPIRATIONS D'UNE CLASSE D'HÉDONISTES A LA RECHERCHE DU GOÛT ORIGINEL.
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5) ÉCONOMIQUE, UNE QUALITÉ AVANTAGEUSE POUR LA RECONQUÊTE DU BAR & DU COCKTAIL.
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Cheers,
F.
nm* = nanomètre
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