Avant d'être un argument marketing pour les chefs de produit en mal de créativité il faut savoir que la finition d’élevage « en fût de » a eut un intérêt réel à la production de spiritueux bruns.
Pour des questions d’économies sur les coûts de production, les whiskies prirent l'habitude d'utiliser de vieux fûts de sherry afin d’accélérer artificiellement le vieillissement de leurs plus jeunes eaux-de-vie. Objectif : mettre sur le marché des whiskies à moindre coûts. En effet les vins de voile ont la particularité de produire une molécule "le sotolon" qui est responsable du goût de rancio (goût de vieux : curry, fenugrec, noix rance etc.). Ce type d'utilisation avait une logique, discutable en terme de loyauté envers le consommateur final, mais cela s'expliquait.D'ailleurs ce type de pratique a mené à la dérive du "mouillage". Les Écossais ne trouvant plus assez de barriques de Sherry ce sont mis tout simplement à mettre 4% de sherry dans leur barrique de whisky (mais chuuuuuut c'est un secret). Vous comprendrez alors que toutes ces finitions faites dans des fûts autres que des vins de voiles laissent le professionnel du chai songeur quant à une quelconque légitimité. Et vous savez quoi le pire c'est que cela fonctionne très bien pour doper les ventes !
Après le whisky, « la finition en fût de » est un argument marketing en vogue à Cognac. Fût de sauternes, fût de sherry, fût de porto etc. La seule limite est l’utilisation d’une barrique ayant contenu précédemment un liquide aux origines viniques, excluant de facto toutes les productions à base de céréales. Le marché est porteur et les finitions vont bon train pour accroitre une différenciation facile et séduire cette clientèle d’amateurs de caves déjà fortement éduquée sur cet aspect par les marques de whiskies.
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