A partir de 1850, le commerce du vin bénéficie de l'apparition du chemin de fer qui tisse sa toile dans tout l'hexagone. Tout allait donc pour le mieux pour les vignerons jusqu'à cette funeste année 1863. Mais ça c'était avant que le Phylloxéra extermine tout du vignoble français (et européen)...
Cette année là les vignes de Pujaut, près de Roquemaure dans le Gard (CF. AOC LIRAC) sont atteintes par une maladie jusque là inconnue qui allait complètement tuer le cep en moins de trois ans. On ne saura qu'en 1868 que le responsable est un minuscule puceron introduit accidentellement dans une cargaison de cépages américains commandés par un pépiniériste.Le Phylloxéra, insecte du genre hémiptère dont une espèce, le Phylloxéra Vastatrix, attaque la vigne en suçant la sève de ses racines.
Le puceron du malheur continue son périple dévastateur en 1865 il est détecté dans les bouches du Rhône, dans le Bordelais en 1866, dans la vallée du Rhône en 1871, en Charente en 1872, dans la vallée de la Loire en 1876, en Bourgogne en 1878 et en Champagne en 1887. En une vingtaine d'années, tout le vignoble français est contaminé.
En 1895 dans le cognaçais il ne reste que 45 000 ha de vigne contre 280 000 ha en 1877. NB : aujourd'hui le vignoble de cognaçais ne compte toujours que 75 000 ha.
Vignerons et scientifique se trouvent complètement désarmés devant cette catastrophe. Une fois le puceron ravageur est identifié, on expérimente de façon empirique des traitements divers dont les résultats furent plus ou moins heureux. Le premier était le badigeonnage des souches, pour détruire l'oeuf du puceron avec un mélange de chaux vive et de naphtalène. Puis on essaya le sulfure de carbone à injecter dans le sol. Enfin on s'essaya à l'immersion, cette méthode consistait à noyer le vignoble, très efficace la technique ne pouvait néanmoins s'appliquer qu'aux vignobles irrigables.
Devant le désastre, 1 million d'hectares de vigne disparus, certains était prêt à abandonner les cépages traditionnels pour de la vigne américaine.
Les recherche scientifique menées notamment par Marius Olive à Aubagne de 1870 à 1885 permirent de trouver la solution: la greffe des plants français sur des pieds américains.
Le vignoble français allait pouvoir renaître progressivement de ses cendres sans toutefois retrouver à jamais le faste d'autrefois.
En effet le greffage n'est pas sans effets sur la vigne. Par exemple dans le vignoble du cognaçais le cépage endémique, la folle blanche, supporte mal le porte greffe américain. Devenu très sensible à la pourriture il n'est presque plus utilisé et a été remplacé à 98% par de l'ugni blanc. Dommage car les qualités aromatiques ne sont vraiment pas du tout les mêmes.
Dites vous donc bien que tous les vins que vous consommez aujourd'hui (période post-phylloxérique) n'ont certainement pas le goût d'antan car le matériel végétal a été lourdement modifié pour faire face au phylloxéra.
Peut être qu'un jour des chercheurs trouveront une autre solution que le greffage pour pallier au phylloxéra et nous reviendrons à des plants dit "franc de pied" (c'est à dire non greffés). Nous retrouverons alors tous la plénitude des arômes de nos chers cépages.
Cheers,
Le vignoble français allait pouvoir renaître progressivement de ses cendres sans toutefois retrouver à jamais le faste d'autrefois.
En effet le greffage n'est pas sans effets sur la vigne. Par exemple dans le vignoble du cognaçais le cépage endémique, la folle blanche, supporte mal le porte greffe américain. Devenu très sensible à la pourriture il n'est presque plus utilisé et a été remplacé à 98% par de l'ugni blanc. Dommage car les qualités aromatiques ne sont vraiment pas du tout les mêmes.
Dites vous donc bien que tous les vins que vous consommez aujourd'hui (période post-phylloxérique) n'ont certainement pas le goût d'antan car le matériel végétal a été lourdement modifié pour faire face au phylloxéra.
Peut être qu'un jour des chercheurs trouveront une autre solution que le greffage pour pallier au phylloxéra et nous reviendrons à des plants dit "franc de pied" (c'est à dire non greffés). Nous retrouverons alors tous la plénitude des arômes de nos chers cépages.
Cheers,
F.
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