Au moyen âge, le vignoble du Poitou produit déjà des vins qui sont appréciés dans les pays bordés par la Mer du Nord. Ils sont transportés par des navires hollandais venant chercher le sel de la côte Rochellaise, le vin du Poitou, et le papier de l'intérieur des Charentes issu des manufactures d'Angoulême. Les Hollandais, commerçants très actifs, appelés par Henri IV pour apporter leur aide à l’aménagement du marais poitevin vont accélérer les échanges. C'est ainsi qu'apparaîtra dans la région, grâce au fleuve Charente, une mentalité propice aux échanges commerciaux internationaux. Cet aspect sera d'ailleurs démultipliée après 1520 suite à la diaspora des protestants charentais hors de France qui fuient les guerres de religions qui touche le pays.
A XIVème, la connaissance nouvelle de l’art de la distillation par les Hollandais les incite à distiller le vin chez eux, dans un premier temps, pour mieux le conserver. Le résultat est un succès. Ils nomment ce distillat « brandwijn» (vin brûlé) qui donnera le nom « brandy », eau-de-vie de vin (ils boivent ce breuvage allongé d’eau et additionné d'épices). Pour des raisons d'optimisations logistiques, visant à augmenter les quantités de vins embarquées sur les navires, les vins sont alors distillés sur place en Charente. A l'époque le vin n'est distillé qu'une seule fois pour obtenir un brouillis d'environ 32% vol.
Au début du XVIIe siècle apparaît, dans la région, la double distillation. Cette distillation charentaise est toujours en vigueur. Voir à ce sujet : La légende du Chevalier de la Croix Marron. Elle va permettre au produit de voyager sous forme d’eau-de-vie inaltérable, car bien plus concentrée en alcool que le vin.
Après les embargos consécutifs aux guerres Napoléoniennes, la signature tardive d’un traité de commerce entre la France et l’Angleterre le 23 janvier 1860, sous l’impulsion de Napoléon III, permet au Cognac de connaître une ascension fulgurante, qui atteint son apogée en 1879.
Après l'apparition en Europe de la Pyrale, puis de l'Odium, apparaît vers 1875 en Charente le mal nommé Phylloxéra (Daktulosphaira Vitifoliae). Un insecte qui attaque les racines de la vigne). Il détruit la plus grande partie du vignoble.
De nombreuses années d’efforts et de patience sont nécessaires pour remettre à flot l’économie de la région. Au XXe siècle, la reconstruction du vignoble est lente. On observe alors la mise en place d'une législation visant à protéger le produit Cognac des contrefaçons:
● Le 1er mai 1909, la zone géographique de production est délimitée.
● Dès 1936, le Cognac est reconnu comme Appellation d’Origine Contrôlée.
● En 1938, les appellations régionales (les crus) sont délimitées.
Cheers,
F.
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